Boris SpasskyBoris Spassky
Boris Vassilievitch Spassky (en russe : Борис Васильевич Спасский), né le à Léningrad (URSS) et mort le [1], est un joueur d'échecs russe, anciennement soviétique, puis français. Il est champion du monde de 1969 à 1972. Grand maître international et candidat au championnat du monde en 1956, à dix-neuf ans, Boris Spassky devint en 1969 champion du monde d'échecs, en battant Tigran Petrossian à Moscou après un premier match perdu en 1966. Il perd son titre trois ans plus tard, lors du championnat du monde d'échecs 1972, face à l'Américain Bobby Fischer. Après cette défaite, Spassky épouse une Française et, en 1976, s’installe en France. Il joue au premier échiquier de l'équipe de France lors des championnats du monde par équipes de 1985 et des olympiades d'échecs de 1984, 1986 et 1988. En 2012, il retourne en Russie et réside à Moscou. Années de formationFamille et enfance (1937 à 1946)Boris Spassky est né à Léningrad en , d'un père ingénieur en construction (né en 1906) et d'une mère d'origine paysanne (née en 1905), mariés tous deux à Léningrad en 1932. Boris est le deuxième de leurs trois enfants. Pendant la guerre, Léningrad est assiégée par les Allemands de 1941 à 1944. Spassky et son frère aîné (né en 1934) sont évacués avec les autres enfants de Léningrad vers le district de Kirov, où il vit dans un orphelinat[2] et apprend à jouer aux échecs à l'âge de cinq ans. Au début de 1943, ses parents quittent Léningrad assiégée et le rejoignent. Ils divorcent en 1944. Pendant l'été 1946, à neuf ans et demi, Spassky revient à Léningrad avec sa mère. Débuts aux échecs (1946 à 1952)Léningrad est un centre important des échecs en Union soviétique où avait grandi notamment le futur champion du monde Mikhaïl Botvinnik. En novembre 1946, Spassky adhère à la section d'échecs au palais des pionniers à Léningrad et rencontre Vladimir Zak, âgé à l'époque de 33 ans, un maître et un entraîneur respecté qui a été un rival de Botvinnik. Zak devient le premier entraîneur de Spassky. À onze ans, en 1948, Spassky termine cinquième du championnat de Léningrad junior[3] et devient le plus jeune joueur[4] en URSS à obtenir le titre de joueur de 1re catégorie ; la même année, il gagne le championnat de sa catégorie. Dans son enfance, Spassky est considéré comme un prodige ; dès 1947-1948, son talent est immédiatement reconnu, notamment par Botvinnik[5], et encouragé par l'État. Outre la mise à sa disposition d'un entraîneur en vue, Vladimir Zak, Spassky reçoit une bourse mensuelle de 120 roubles en 1948-1949. Grâce à sa deuxième place au championnat d'URSS junior de 1951, il devient le plus jeune candidat-maître en URSS[3], à 14 ans, ce qui lui permet de participer en à Riga au quart de finale du championnat d'URSS adultes. Spassky obtient 8,5 points sur 15 et termine 7e-8e. Après le tournoi de Riga, Zak cherche un nouvel entraineur pour aider Spassky à progresser ; il propose Grigory Levenfish, mais Spassky choisit de le remplacer par Aleksandr Tolouch, un partisan du jeu d'attaque (auquel Zak est opposé). L'année suivante, en 1952, à quinze ans, Spassky termine deuxième du championnat de Léningrad adultes (9,5/13), à deux points derrière Mark Taïmanov, mais devant Viktor Kortchnoï et Levenfisch. L'ascension vers le championnat d'URSS (1953 à 1963)Premier tournoi à l'étranger à seize ansLes succès de Boris Spassky à Léningrad en 1951 et 1952 poussèrent la Fédération soviétique des échecs à l'envoyer en Roumanie en janvier-février 1953 à Bucarest pour son premier tournoi international. À Bucarest participaient Vassily Smyslov (futur vainqueur du tournoi des candidats de Zurich 1953) et Tigran Petrossian. La première place du tournoi fut remportée par l'entraîneur de Spassky, Aleksandr Tolouch et Spassky termina à la 4e-6e place (+8 −3 =8), battant notamment Smyslov (troisième du tournoi), ce qui eut pour conséquence de lui faire obtenir à seize ans le titre de maître international. La victoire de Spassky sur Smyslov fut récompensée par un prix de beauté. Champion du monde junior et grand maître international (1955)![]() En 1954, Boris Spassky finit premier du championnat d'URSS junior par équipes devant Mikhaïl Tal. Un an plus tard, en 1955, entre la finale du championnat d'URSS et l'interzonal de Göteborg, il devient champion du monde junior à Anvers. En plus de ce titre, la Fédération internationale des échecs lui décerne celui de Grand maître international. À dix-huit ans, Spassky succède à Tigran Petrossian comme plus jeune grand maître de l'histoire et le reste jusqu'à ce que Bobby Fischer reçoive le titre en 1958 à quinze ans. Jusqu'en 1980, Fischer et Spassky ont été les seuls joueurs à obtenir le titre avant leurs dix-neuf ans — Anatoli Karpov (né en 1951) et Henrique Mecking (né en 1952) obtiennent le titre à dix-neuf ans en 1971 ; Garry Kasparov, né en 1963, obtient le titre à dix-sept ans en 1980. Troisième du championnat d'URSS à dix-huit ansEn 1954, Spassky termine quatrième (+6 −2 =12) de la demi-finale du championnat d'URSS à Léningrad remportée par Taïmanov, et se qualifie pour la finale du XXIIe championnat d'URSS de 1955 à Moscou, où il termine 3e-6e (+7 −3 =9), devant Keres, Taïmanov, Averbakh et Kortchnoï. Au début de 1956, qualifié d'office pour la finale du XXIIIe championnat d'URSS, Spassky termine 1er-3e mais perd le mini-tournoi de départage remporté par Taimanov. Candidat au championnat du monde (1956)Le XXIIe championnat d'URSS (1955) est un tournoi zonal, première étape du cycle des sélections pour le championnat du monde d'échecs de 1957 et Spassky prend une des quatre places qualificatives pour l'étape suivante, le tournoi interzonal de 1955 à Göteborg. Lors de l'interzonal, il finit 7e-9e et prend une des neuf places qualificatives pour le tournoi des candidats de 1956 à Amsterdam (+3 −2 =8) où il ne parvient pas à obtenir le droit d'affronter le champion du monde Mikhaïl Botvinnik. Il finit 3e-7e du tournoi des candidats (+3 −2 =13) remporté par Smyslov devant Kérès. Échec aux sélections pour le championnat du monde (1958 et 1961)De 1956 à 1960, Boris Spassky remporte les cinq demi-finales du championnat d'URSS qu'il dispute : il est 1er-5e en 1956, 1er-2e en 1957, 1958 et 1959 ; puis il termine seul premier de sa demi-finale en 1960. Mais, alors que les observateurs lui prédisent un bel avenir, Spassky est éclipsé par la montée en puissance de Tal, puis de Petrossian. En 1957, il est 4e-5e (+7 −1 =12) de la finale du XXIVe championnat d'URSS remporté par Tal. En 1958, Spassky termine 5e-6e (+7 −4 =7) avec Polougaïevski, mais après Petrossian, Bronstein et Averbakh de la finale du XXVe championnat d'URSS, remporté par Tal. Ce tournoi est un tournoi zonal et Spassky ne se qualifie pas pour le tournoi interzonal de 1958. Il avait perdu dans la dernière ronde une position gagnante contre Tal. En 1959, Spassky termine 2e-3e (+8 −2 =9) de la finale du XXVIe championnat d'URSS remporté par Petrossian. L'année suivante, en 1960, il finit seulement dixième. En 1961, le XXVIIIe championnat d'URSS (janvier-) est un tournoi zonal et Spassky ne réussit pas à se qualifier pour le tournoi interzonal de 1962. Seuls quatre joueurs sont sélectionnés et il termine 5e-6e sur vingt participants (+7 −4 =8), ex æquo avec Smyslov, mais après Petrossian, Kortchnoï, Geller et Stein. Il avait perdu dans l'avant-dernière ronde contre Kortchnoï et abandonné dans la 19e et dernière ronde contre Stein alors que sa position offrait des chances de nullité. Après ce deuxième échec consécutif dans un tournoi zonal, Spassky remplace son entraîneur Tolouch par Bondarevski, qui l'accompagne jusqu'au titre de champion du monde, en 1969. Champion d'URSS (1961)En 1961, après avoir changé d'entraîneur, Spassky se sépare également de sa première femme. En novembre-, il met un terme à sa période de passage à vide (1957-1961) en remportant le XXIXe championnat d'URSS (+10 −1 =9). L'année suivante, en décembre 1962, il termine cinquième du XXXe championnat d'URSS remporté par Kortchnoï. En 1963, Spassky finit 1er-3e (+5 =14) du XXXIe championnat d'URSS, mais perd le mini-tournoi de départage remporté par Leonid Stein au début de 1964. La finale du championnat d'URSS de 1963 est la dixième finale consécutive à laquelle Spassky participe. De 1964 à 1972, il abandonne le championnat national et se consacre à la conquête et à la défense du titre de champion du monde. Il remporte le titre mondial en 1969 lors de sa deuxième tentative et le perd en 1972. La conquête du championnat du mondeVainqueur du tournoi zonal et du tournoi interzonal (1964)Grâce à son classement au championnat d'URSS de 1963, Spassky est qualifié pour le tournoi zonal qui est disputé entre sept joueurs. Il remporte le tournoi zonal organisé à Moscou (+4 −2 =6), devant Stein, Bronstein, Kholmov, Kortchnoï, Souétine et Geller. Grâce à sa victoire au tournoi zonal de 7 joueurs, Spassky est qualifié pour le tournoi interzonal disputé la même année à Amsterdam. Il termine 1er-4e, ex æquo avec le Danois Bent Larsen et les anciens champions du monde Mikhaïl Tal et Vassily Smyslov (+13 −2 =8), se qualifiant pour le cycle des candidats de 1965. La même année, il remporte le tournoi international de Belgrade devant Viktor Kortchnoï, Svetozar Gligoric, Bent Larsen, David Bronstein et Pal Benko. Tournoi des candidats 1965 et championnat du monde 1966À partir de 1963, le tournoi des candidats est organisé sous la forme d'un tournoi par matchs à élimination directe. En 1965, Boris Spassky défait en quart de finale Paul Keres : 6–4 (+4 −2 =4), puis, en demi-finale, Geller : 5,5–2,5 (+3 =5) et, en finale, l'ancien champion du monde Mikhaïl Tal : 7–4 (+4 −1 =6), gagnant ainsi le droit de défier le champion du monde Tigran Petrossian pour le titre mondial. À la fin de l'année, il remporte également le tournoi de Sotchi 1965 (mémorial Tchigorine) et le tournoi de Hastings 1965-1966. En 1966, à Moscou, Spassky perd le match contre le champion du monde sortant, Tigran Petrossian : 11,5 à 12,5 (+3 −4 =17). ![]() La même année que le championnat du monde, Spassky remporte la seconde coupe Piatigorsky à Santa Monica, devant Bobby Fischer, Bent Larsen et Tigran Petrossian. En 1967, il remporte le tournoi de Beverwijk et le mémorial Tchigorine à Sotchi (deuxième victoire après 1965), mais il termine seulement sixième du tournoi international de Moscou remporté par Leonid Stein. Champion du monde et oscar des échecs (1968-1969)En tant que vainqueur du cycle des candidats précédent, Spassky est qualifié directement pour le cycle des candidats de 1968. Il affronte et bat successivement Geller (+3 =5), Larsen (+4 −1 =3) et Kortchnoï (+4 −1 =5), pour affronter à nouveau Petrossian en 1969. Le match pour le championnat du monde 1969 a lieu à Moscou. Après la seizième partie, les deux joueurs sont à égalité (8-8). Demandant plus d'indépendance, Spassky se sépare de son entraîneur Igor Bondarevski peu avant la 17e partie et termine le match seul. Il remporte les 17e et 19e parties (des défenses siciliennes) ainsi que la 21e (une partie espagnole), ne concédant la défaite que dans la 20e partie. Avec deux points d'avance, Spassky est sacré dixième champion du monde le sur le score de 12,5 à 10,5 (+6 −4 =13) ; dans une position gagnante, il a proposé la nulle à Petrossian lors de la 23e partie. La dix-neuvième partie est élue meilleure partie du premier semestre 1969 par l'informateur no 7. En 1968 et 1969, les journalistes spécialisés décernèrent à Spassky l'« Oscar » du meilleur joueur de l'année. Sa victoire contre Penrose au tournoi de Palma (Majorque) est élue meilleure partie du deuxième semestre 1969 par l'informateur no 8. Match contre Fischer (1972)En 1970, Spassky joue au premier échiquier de l'Union soviétique lors des compétitions internationales par équipes. À Belgrade, lors du match URSS - Reste du monde, il fait match nul avec Bent Larsen (+1 –1 =1). Sa victoire sur Larsen, lors de la deuxième ronde, est élue meilleure partie du premier semestre 1970 par l'informateur no 9. À la fin de l'année, lors de l'olympiade d'échecs de 1970, il bat Bobby Fischer. ![]() Spassky remet son titre en jeu en 1972 à Reykjavik contre Fischer. Avant le match, le champion du monde avait un score de trois victoires (en 1960, 1966 et 1970), deux matchs nuls (en 1966) et aucune défaite contre le champion américain. Fischer remporte le match avec quatre points d'avance : 12,5 à 8,5 (trois victoires pour Spassky, dont une par forfait, sept gains pour Fischer et onze nulles), mettant fin à 24 ans de domination soviétique. Après cette défaite, Spassky tombe en disgrâce auprès de la Fédération soviétique et, pendant un an, il ne peut pas participer aux tournois à l'étranger. Il ne dispute pas l'olympiade d'échecs de 1972. Il est notable qu'en dépit de toutes les péripéties de taille à miner son moral avant et pendant le match, Spassky demeure remarquablement patient et fair-play. Il applaudira Fischer à l'issue d'une des parties. Fischer en dira qu'il est un vrai sportif. Ils nourriront ensuite une relation amicale. Après la perte du titre mondialDeuxième titre de champion d'URSS (1973)Après qu'il a perdu le titre de champion du monde en 1972, la Fédération soviétique d'échecs exige que tous les joueurs soviétiques de premier plan soient présents au championnat d'URSS de 1973, ce qui en fait une des éditions les plus relevées des années 1960 et 1970. À l'issue de ce XLIe championnat, il remporte pour la dernière fois le titre à Moscou (+7 −1 =9) en devançant d'un point le groupe de ses cinq poursuivants constitué de Petrossian, Kortchnoï, Karpov, Polougaïevski et Kouzmine. Participent également à ce tournoi : les anciens champions du monde : Smyslov et Tal ; le troisième du championnat du monde 1948, Keres ; les candidats au championnat du monde : Taïmanov et Geller, ainsi que Beliavski et Svechnikov. C'est aussi sa dernière apparition dans cette compétition. Demi-finale des candidats contre Karpov (1974)En 1974, qualifié pour le cycle des candidats en tant qu'ancien champion du monde, Boris Spassky bat Robert Byrne (+3 =3) en quart de finale avant de tomber face à Anatoli Karpov : 4 à 7 (+1 −4 =6) en demi-finale. Installation en France (1976)![]() Depuis , Boris Spassky vivait seul. En , il rencontre une Française d'origine russe, Marina Stcherbatcheff, qui travaille pour l'office du commerce à l'ambassade de France. À la fin de l'année, Spassky commence à vivre dans l'appartement de Marina qui est sous surveillance policière. Les autorités soviétiques demandent officiellement à la Française de quitter l'URSS et, le , Spassky épouse Scherbatcheff, avant le sommet prévu à l'automne entre Léonid Brejnev et le président français Valéry Giscard d'Estaing. Spassky obtient un visa et quitte l'URSS en . Il s'installe en France à Meudon en 1976[6]. Un accord s'établit avec les autorités soviétiques : autorisé à voyager librement en dehors de l'URSS, Spassky s'abstiendrait de parler en termes négatifs contre l'URSS et resterait apolitique[7]. En 1978[8], Spassky obtint la nationalité française. Finale des candidats contre Kortchnoï (1977-1978)Déchu de son titre de champion du monde en 1975, Bobby Fischer est néanmoins automatiquement qualifié pour le cycle des candidats suivant, mais il refuse d'y participer. En 1977-1978, c'est Spassky qui remplace Fischer lors des matchs des candidats, en sa qualité d'ancien champion du monde, et il affronte Vlastimil Hort en quart de finale. Le match s'achève sur une égalité (+1 −1 =10) et ce n'est qu'après deux prolongations (=2 et +1 =1) que Spassky s'impose. En demi-finale, il élimine Lajos Portisch (+4 −2 =9), puis il rencontre en finale Viktor Kortchnoï. Le match, disputé à Belgrade, est tendu. Pour disputer la finale, Spassky a obtenu de la fédération soviétique le retour de son entraîneur des années 1960, Igor Bondarevski[9], mais après dix parties, il a cinq points de retard. Puis Spassky remporte quatre parties consécutives, réduisant l'écart ; cependant Kortchnoï se ressaisit et gagne les 17e et 18e parties. Spassky perd avec elles le match (+4 -7 =7). Années 1980![]() En 1980, à nouveau qualifié par sa place de finaliste du cycle précédent, Spassky disparait dès les quarts de finale des candidats du cycle 1979-1981, contre Lajos Portisch. Leur match se termine par une égalité (+1 −1 =8) et, après deux prolongations (=2 et =2) Portisch est déclaré vainqueur car il a remporté sa victoire avec les Noirs. En 1982, Spassky ne parvient pas à se qualifier lors du tournoi interzonal de Toluca où il finit troisième (+4 −1 =8). ![]() En 1983, il remporte le tournoi de Linares devant Karpov. C'est la première fois qu'un joueur issu de l'union soviétique devance le champion du monde dans un tournoi à l'étranger. En conséquence, les autorités soviétiques décident que Spassky n'aurait plus droit à sa rémunération de grand maître (qui est à l'époque de 300 roubles)[10]. Spassky ne proteste pas ; il décide de ne plus retourner à Moscou, puis de jouer pour la France[11]. Il joue au premier échiquier de l'équipe de France lors du championnat du monde par équipes de 1985 — la France finit quatrième — et des olympiades d'échecs de 1984 (la France finit septième), 1986 et 1988. En 1985, il obtient une place, en qualité de joueur du pays organisateur, au tournoi des candidats de Montpellier. Il y termine 6e-7e (+4 −3 =8). Sa défaite contre le dernier du tournoi l'empêche d'entrer dans le trio de tête. Lors de la dernière ronde, il gaffe en finale contre Beliavski. Par la suite, il ne participe plus à ces cycles des candidats. En 1990 et 1991, il participe au championnat de France d'échecs et finit quatrième du tournoi, remporté par Marc Santo-Roman. En 1988-1989, il ne dispute que trois tournois de la coupe du monde GMA : Belfort 1988 (quatrième ex æquo), Reykjavik 1988 (quinzième ex æquo) et Barcelone 1989 (huitième ex æquo). Dans ces deux tournois, il termine avec un score « négatif ». Il se retire ensuite de la coupe du monde et ne dispute pas le tournoi de Rotterdam 1989. Dans les années 1980, il joue pour l'équipe allemande de Solingen–1868 avec laquelle il remporte la coupe d'Europe des clubs d'échecs en battant le CSKA Moscou en finale en 1990. Spassky fait également partie du club d'échecs d'Auxerre (la Dame Blanche) avec Garry Kasparov et Anatoli Karpov.[réf. nécessaire] En 1991, il dispute la coupe d'Europe des clubs avec Lyon-Oyonnax (éliminé en quart de finale par le Bayern de Munich)[12]. Match revanche contre Fischer (1992)![]() En 1992, Spassky qui avait des dettes[13], dispute un match revanche contre Bobby Fischer à Sveti Stefan en Yougoslavie (maintenant le Monténégro). Il perd le match cinq victoires à dix et quinze parties nulles, mais remporte plus d'un million de dollars américains. L'année suivante, en 1993, à Budapest, il joue un match en dix parties contre Judit Polgár qu'il perd par 4,5–5,5. Spassky se désintéresse ensuite progressivement des échecs. Après 1993, Spassky ne fait que de rares apparitions dans des compétitions, notamment par équipes dans des matchs-tournois vétérans contre femmes ou vétérans contre jeunes à Cannes ou lors du tournoi à élimination directe pour les 70 ans de Viktor Kortchnoï où il finit cinquième. Il jouait au moins une fois par an au Jardin du Luxembourg[réf. nécessaire]. En 1995, il dispute la coupe d'Europe avec le club de Belfort (éliminé en finale de poule par Budapest)[12]. En 2001-2002, il fait partie de l'équipe du NAO Chess Club. Retour à Moscou (2012)![]() Le premier , Spassky est victime d'un accident vasculaire cérébral. En , il dispute un match en huit parties contre Viktor Kortchnoï, match terminé par l'égalité : 4–4 (+2 −2 =4). Le , à Moscou, Spassky est à nouveau victime d'un AVC. ![]() Le , Spassky disparaît de son domicile parisien. Son plus jeune fils Boris, qui retrouve sa trace à Moscou, décide de porter plainte en France pour enlèvement et séquestration[14],[15]. Le , il donne une interview pour expliquer sa nouvelle situation à Moscou[16]. Il évoque ses problèmes rénaux, pour lesquels il réside dans un centre de remise en forme. Son voyage et son séjour à Moscou ont été financés par un sponsor. Il reste à distance de son fils Boris, de sa femme et de sa sœur Iraida. Ses souvenirs de compétition, titres et coupes, ont été visibles dans son chalet français d'Allemond (en Isère) avant que celui-ci soit vendu. En , Spassky apparait en fauteuil roulant, en tant qu'invité d'honneur, lors du championnat du monde de blitz à Berlin. Il explique qu'il a vu le film Le Prodige réalisé sur l'histoire de son match contre Bobby Fischer en 1972[17]. Il meurt le 27 février 2025 à l'age de 88 ans[18],[19]. PalmarèsLes tables suivantes donnent les résultats et les scores de Boris Spassky dans les tournois et les matchs[20]. La notation (+6 –4 =13) signifie : six victoires, quatre défaites et treize parties nulles. Principales victoires dans les tournois internationaux
![]() En 1964, Spassky remporta le tournoi interzonal d'Amsterdam.
En 1968 et 1969, Spassky remporta l'oscar des échecs et devint champion du monde.
En 1976, Spassky s'installa en France.
1951 à 1961 : champion d'URSSEn , Spassky remporta le championnat junior du club des « réserves de main d'œuvre » à Minsk. En 1949, il termina premier ex æquo du championnat de Léningrad junior, devant le champion d'URSS junior de 1948, Kortchnoï. De 1949 à 1954, il disputa le championnat d'URSS junior par équipes à Moscou (1949 et 1950), Léningrad (1951), Rostov (1952), Kharkov (1953) et Léningrad (en 1954). En 1960, il réalisa sa plus mauvaise performance en ne terminant que 9e-10e du championnat d'URSS à Léningrad (10 points sur 19).
1962 à 1970 : l'ascension vers le championnat du monde
1971 à 1981 : champion d'URSS et finaliste des candidatsEn 1972, Spassky perdit son titre de champion du monde. En 1974, 1977-1978 et 1980, Spassky fut éliminé du tournoi des candidats par Anatoli Karpov, Viktor Kortchnoï et Lajos Portisch. Bien que marié à une Française, il continua à jouer dans les compétitions soviétiques par équipes et, à partir de 1980, dans le championnat d'Allemagne par équipes (la Bundesliga) pour le club de Solingen.
1982 à 1993 : vainqueur du tournoi de LinaresDe 1984 à 1988, Spassky joua au premier échiquier de l'équipe de France lors des olympiades et du championnat du monde d'échecs par équipes de 1985 à Lucerne où la France finit quatrième. En 1990, lors du tournoi de Linares, Spassky finit 9e-11e avec 4 points sur 11. Le tournoi fut très éprouvant pour Spassky car les nulles n'étaient pas acceptées avant le quarantième coup et il ne pouvait pas se reposer en acceptant une nulle rapide.
Résultats après 1993![]()
Olympiades d'échecsAvec l'équipe d'URSSDe 1962 à 1978, Spassky représenta l'URSS dans cette compétition. Avec son équipe il remporta la médaille d'or à six reprises et une fois l'argent en 1978.
Avec l'équipe de FranceAprès avoir obtenu la nationalité française, il joua pour la France au premier échiquier à trois reprises.
Autres compétitions internationales par équipesAvec l'équipe d'URSS
À partir de 1955, Spassky joua dans cinq éditions de cette épreuve. L'URSS ne laissa échapper la médaille d'or qu'en 1960 où elle prit celle d'argent.
En 1959, Spassky n'était pas sélectionné dans l'équipe d'URSS qui termina deuxième derrière la Bulgarie.
Spassky n'y défendit que deux fois les couleurs de l'URSS qui remporta la première place.
En 1970 à Belgrade, Spassky rencontra Bent Larsen au premier échiquier. Leur match individuel se solda par une égalité (+1 −1 =1) et Spassky laissa sa place à Leonid Stein pour la quatrième partie. Avec l'équipe de France : championnat du monde par équipesSpassky ne participa qu'une fois au championnat du monde par équipes : en 1985, à Lucerne, au premier échiquier (+3 −1 =5), sous les couleurs de la France qui termina quatrième. Avec Solingen-1868 : coupe d'Europe des clubsDe 1980 à 1991, Boris Spassky joua pour le club Solingen–1868. L'équipe de Solingen comprenait des joueurs étrangers comme l'Anglais Short, l'Américain Kavalek, le Brésilien Sunye Neto et le Finlandais Westerinen. Grâce à cette « légion étrangère », Solingen–1868 domina le championnat de RFA par équipes (la Bundesliga) et remporta quelques succès dans les matchs de coupe d'Europe, dont la victoire en finale contre le CSKA Moscou en 1990[12]. Style de jeuBoris Spassky est considéré comme un joueur au style universel. Aussi bon attaquant que solide défenseur, il était à l'aise dans tous les stades de la partie. Avec Bent Larsen et David Bronstein, il était le seul joueur à oser se risquer avec succès — et dans des compétitions très relevées — dans des ouvertures aussi délicates à traiter que le gambit du roi. Avec celle-ci, il battit entre autres Bronstein, Bobby Fischer, Ratmir Kholmov, Anatoli Karpov et Yasser Seirawan. Il osa aussi jouer la douteuse défense polonaise contre Tigran Petrossian durant la vingt-deuxième partie de leur match du championnat du monde de 1966. Mais ses originalités finissaient parfois mal (il abandonna d’ailleurs au cours de cette dernière partie), et ce n'est qu'avec l'autorité de son second entraîneur Igor Bondarevski que Spassky se disciplina pour revenir à des lignes de jeu plus solides et classiques. Quelques parties remarquablesLarsen - Spassky, match URSS — Reste du monde, Belgrade, 1970Spassky - Timman, match d'entraînement, Amsterdam, 1977Boris Spassky - Jan Timman, match d'entraînement, 3e partie, Amsterdam, 1977[40] : Spassky - Petrossian, Moscou 1969
Position après 15. g4 !
Cxg4 16. Dg2 Cf6 17. Tg1 Fd7 18. f5 Rh8 19. Tdf1 Dd8 20. fxe6 fxe6 21. e5 dxe5 22. Ce4 Ch5 23. Dg6 exd4 24. Cg5 1-0[41] Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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