Henri Regnault , né le 30 octobre 1843 à Paris et mort le 19 janvier 1871 à Buzenval , est un peintre français .
Biographie
Second fils du chimiste Henri Victor Regnault , Alexandre George Henri Regnault commence la peinture en 1857. Il devient l’élève de Louis Lamothe , en 1861, et d'Alexandre Cabanel , en 1864, à l'École des beaux-arts de Paris après avoir été élève au lycée Henri-IV à Paris [ 1] . Après cinq tentatives, il obtient le prix de Rome en 1866 avec la toile Thétis apportant à Achille les armes forgées par Vulcain . Il peut donc partir en Italie et séjourner à la villa Médicis .
Voyage en Espagne et au Maroc
Il profite de ses protections pour voyager[ 2] , notamment en Espagne, en compagnie de son condisciple Auguste Laguillermie , et où son œuvre se ressent du choc de cette découverte : à Madrid , il assiste à la révolution carliste, au triomphe du général Prim , à la fuite de la reine d’Espagne Isabelle II . Il note dans des carnets ses impressions. La découverte du palais de l'Alhambra à Grenade le marque fortement.
Au Salon de 1870, son Général Prim [ 3] et sa Salomé sont présentés avec succès. Théophile Gautier écrit : « Prim c’est toute l’Espagne, Salomé c’est tout l’Orient. » . De l’Espagne, il gagne le Maroc en décembre 1869 avec son ami le peintre Georges Clairin , où il loue une maison à Tanger . Il y peint Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade [ 4] , tableau orientaliste d'une grande force expressive.
Il est représenté par le galeriste Paul Durand-Ruel .
Mort pour la France
De retour en France au moment du déclenchement de la guerre de 1870 , il s'engage chez les francs-tireurs avec le sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier . Il se fiance à Geneviève Bréton (d ) (1849-1918) dont le père est le bras-droit de Louis Hachette .
Henri Regnault trouve la mort à la bataille de Buzenval le 19 janvier 1871 , atteint à la tempe par une balle prussienne[ 5] . Il comptait, après la guerre, visiter l'Inde puis s'installer à Tanger , il avait acheté avec Georges Clairin un terrain et une maison surplombant le Socco (le souk) où ils voulaient faire aménager un atelier[ 5] :72 .
Hommages
Plaque de la rue Henri-Regnault à Suresnes .
Buste dans la cour du lycée Henri-IV.
Le compositeur Camille Saint-Saëns lui dédie sa Marche héroïque (1871).
Une statue d’Henri Regnault, réalisée par Jules Chaplain , orne le rez-de-chaussée de la façade est de l'hôtel de ville de Paris .
L'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris abrite le Monument à Henri Regnault et aux élèves de l'École des beaux-arts tués en 1870-1871 (1875) par Henri Chapu et Charles Degeorge .
Il existe une rue Henri-Regnault à Paris, Courbevoie , Garches , Lille , Rueil-Malmaison , Saint-Cloud , Saint-Maur-des-Fossés , Sartrouville , Suresnes , Sèvres et à Yerres .
Un buste d'Henri Regnault est installé dans la cour du lycée Henri-IV .
Il existe un square Henri-Regnault de 6 000 m2 à La Défense .
L'emplacement du lieu de sa mort est signalée par un buste de l'artiste, placée à proximité du green no 14 du golf de Saint-Cloud.
Le soldat du monument de La Défense de Paris , de Louis-Ernest Barrias , à Puteaux , a les traits d’Henri Regnault[ 6] .
Postérité
Le destin d'Henri Regnault est présenté, à travers des extraits du journal intime de Geneviève Bréton, sa fiancée, en toile de fond du premier volet (« Une parisienne ») du documentaire 1870-1871. La guerre franco-prussienne réalisé par Hermann Pölking-Eiken et Linn Sackarnd (Allemagne, 2020, 3 x 55 min) diffusé par Arte [ 7] .
Œuvres dans les collections publiques
États-Unis
France
Compiègne , musée national du château de Compiègne : Portrait de Mme Arthur Fouques Duparc , 1867.
Dijon ;
musée des Beaux-Arts : L'Espagnole canaille , 1868, huile sur bois, 81,6 × 64,2 cm .
musée Magnin : Jeune Portefaix à Malte , 1867.
musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin : Garibaldi sous les murs de Dijon , 1871, gouache sur papier, 27,8 × 21,8 cm .
Grenoble , musée de Grenoble : Nature morte , 1867.
Pau , musée des Beaux-Arts : Berger des montagnes de la Castille , 1868.
Paris :
musée d'Orsay :
Portrait de Madame Mazois sur son lit de mort , 1866 ;
Automédon ramenant les coursiers d'Achille des bords du Scamandre , 1868, esquisse ;
Portrait du Général Prim , 1869, huile sur toile, 315 × 258 cm [ 8]
La Comtesse de Barck, habillée en Espagnole , 1869 ;
Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade , 1870, huile sur toile, 301 × 143 cm [ 9]
musée du Louvre , département des arts graphiques :
Entrée de ville au Maghreb , huile sur papier ;
La Cour des ambassadeurs au palais de l'Alhambra , dessin ;
Portrait de Mme Léonie Louvancour, femme de M. Arthur Fouques Duparc , dessin ;
Véturie aux pieds de Coriolan , dessin ;
Vue du château d'Arques , dessin.
Versailles , château de Versailles : Jean-Baptiste Biot (1774-1862) , 1862[ 10] .
Œuvres d'Henri Regnault
Autoportrait avec un appui-main (vers 1863),
Cleveland Museum of Art .
Thétis apporte à Achille les armes forgées par Vulcain (1866),
Paris ,
École nationale supérieure des beaux-arts .
Portrait de Madame Mazois sur son lit de mort (1866),
Paris ,
musée d'Orsay .
Nature morte (1867),
musée de Grenoble .
Automédon ramenant les coursiers d'Achille des bords du Scamandre (1868),
musée des Beaux-Arts de Boston .
Berger des montagnes de la Castille (1868),
musée des Beaux-Arts de Pau .
Juan Prim . 8 octobre 1868 (1869),
Paris ,
musée d'Orsay .
Notes et références
↑ Henri Delaborde , « Les Artistes à Paris pendant le siège : Henri Regnault », Revue des Deux Mondes , Paris, t. 92, 1871 , p. 178-189 (lire sur Wikisource ) .
↑ Henri Lapauze, Histoire de l'Académie de France à Rome , t. 2, Paris : Plon, 1924.
↑ Paris , musée d'Orsay .
↑ Musée d’Orsay .
↑ a et b Henri Cazalis (portrait par Auguste III Blanchard ), Henri Regnault : sa vie et son œuvre , Paris, Alphonse Lemerre , 1872 , 211 p. , portr. en front., lettrines,… (OCLC 1177100970 , lire en ligne sur Gallica ) .
↑ « Et la victoire revient à... » .
↑ Alain Constant, « 1870-1871 : la guerre franco-prussienne »: trois témoins, des archives photo et Paris bombardé, sur Arte . lemonde.fr , consulté le 18 août 2020.
↑ « Juan Prim », sur Musée d'Orsay (consulté le 1er mars 2022 )
↑ « Exécution sans jugement », sur Musée d'Orsay (consulté le 1er mars 2022 )
↑ « Jean-Baptiste Biot (1774-1862) », notice no 000PE011181, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde , ministère français de la Culture .
Voir aussi
Bibliographie
Henri Delaborde , « Les Artistes à Paris pendant le siège : Henri Regnault », Revue des Deux Mondes , Paris, t. 92, 1871 , p. 178-189 (lire sur Wikisource ) .
Henri Cazalis (portrait par Auguste III Blanchard ), Henri Regnault : sa vie et son œuvre , Paris, Alphonse Lemerre , 1872 , 211 p. , portr. en front., lettrines,… (OCLC 1177100970 , lire en ligne sur Gallica ) .
Arthur Duparc, Correspondance d'Henri Regnault , annotée et recueillie par Arthur Duparc, suivie du catalogue complet de l'œuvre d'Henri Regnault, Paris, Charpentier et Cie , 1873.
(en) Lucy H. Hooper, « Henri Regnault », The Art Journal , vol. 1, 1875 , p. 377-379 (ISSN 2043-1325 , lire en ligne , consulté le 18 juillet 2024 ) .
Roger Marx , Henri Regnault (1843-1871) , Paris, J. Rouam, 1886 , 100 p. , 26 cm (OCLC 2049756 , lire en ligne sur Gallica ) .
André Beaunier , chap. 2 « Henri Regnault » , dans Souvenirs d'un peintre , Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle, 1906 , vii -360, in-12 (OCLC 10734623 , lire en ligne sur Gallica ) .
Sophie de Juvigny, Odile Caule, Henri Regnault, 1843-1871 , Saint-Cloud, éd. musée municipal, 1991. — Catalogue de l'exposition au musée des Avelines à Saint-Cloud, du 16 octobre 1991 au 5 janvier 1992 .
Brigitte Olivier, Le Peintre, l'amour, la mort : Henri Regnault, 1843-1871 , Biarritz - Paris, Séguier-Atlantica, 2008.
(en) Marc Gotlieb, Deaths Of Henri Regnault , Chicago, The University Of Chicago Press, 2016 , xiv, 298, 24 cm (ISBN 978-0-22627-604-5 , OCLC 919341743 , lire en ligne ) .
Liens externes
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