Relations entre la Syrie et la Turquie

Relations entre la Syrie et la Turquie
Drapeau de la Syrie
Drapeau de la Turquie
Syrie et Turquie
Syrie Turquie
Frontière
Frontière entre la Syrie et la Turquie
  Longueur 911 km

Les relations entre la Syrie et la Turquie sont les relations internationales s'exerçant entre deux États frontaliers du Proche-Orient, la Syrie et la République de Turquie.

Les relations turco-syriennes s’inscrivent dans la continuitĂ© d’un rapport complexe entre Turquie et monde arabe. Le mythe des « traĂ®tres Â» arabes est une reprĂ©sentation ancrĂ©e dans l’imaginaire collectif turc : les Arabes, en particulier les Syriens sous l’égide du roi Fayçal, sont perçus au XXe siècle comme ayant pactisĂ© avec les Occidentaux contre les Turcs afin de prendre Damas.

En Syrie, la représentation des Turcs est très influencée par le souvenir de l’époque ottomane et les persécutions subies sous le règne ottoman, notamment à travers la culture populaire[1].

Parmi les diffĂ©rends entre les deux États : le rattachement du Sandjak d'Alexandrette Ă  la Turquie en 1939 (devenant la province de Hatay) en 1939, les conflits de l'eau rĂ©sultant du projet d'Anatolie du Sud-Est par la Turquie et le soutien de la Syrie au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Malgré une amélioration des relations après 1999 à la suite de l'expulsion du chef du PKK Abdullah Öcalan par les autorités syriennes, puis la signature de l'accord de libre-échange entre la Turquie et la Syrie, à partir de 2011 la guerre civile syrienne a de nouveau tendu les relations entre les deux pays[2]. La défense anti-aérienne syrienne abat même un avion de la force aérienne turque effectuant un vol d'entraînement au-dessus des eaux internationales.

Les deux pays sont membres de l'Union pour la Méditerranée et de l'Organisation de la coopération islamique.

Dans des enregistrements divulgués en 2014, le chef des services secrets turcs Hakan Fidan suggère de faire tirer des roquettes depuis la Syrie vers la Turquie afin de justifier une action militaire en représailles[3].

Les relations turco-syriennes après la chute de l'Empire ottoman

Le sandjak d'Alexandrette : racines historiques d’une source de tension diplomatique constante

Plusieurs tensions larvées jettent une ombre sur les relations turco-syriennes, dont la plupart plongent leurs racines dans la période de protectorat européen sur la région. De nombreuses tensions sont en effet liées à des controverses sur la frontière entre les deux pays, tels que la question du partage des eaux du Tigre et de l’Euphrate.

L’une des tensions les plus importantes et emblématiques de la relation est celle sur le sandjak d'Alexandrette. Dès 1946, la nouvellement indépendante République syrienne attaque l’État turc sur son acquisition du sandjak d’Alexandrette, ou sandjak d’Iskenderun, jugée illégitime.

Le terme de « sandjak Â» dĂ©signe une ancienne division administrative de l’Empire ottoman. Ă€ la chute de ce dernier, en 1918, le sandjak d’Alexandrette, bordĂ©e par le golfe du mĂŞme nom, devient officiellement la province de Hatay. Cette-dernière prĂ©sente une grande importance stratĂ©gique : au carrefour du Proche-Orient, entre Iran, Syrie, Turquie, Jordanie et pĂ©ninsule arabique, voie de passage entre l’ouest de la Turquie et l’Anatolie du Sud-est, elle est Ă©galement une source d’énergie non nĂ©gligeable via de nombreux olĂ©oducs. La baie d’Iskenderun est en outre un lieu de dynamisme Ă©conomique important : ports commerciaux et industriels, terres agricoles (blĂ©, coton, tabac, olives, lĂ©gumes de serre), industrie (aciĂ©rie)[4].

Ă€ la chute de l’Empire ottoman, sur les bases des accords d’Ankara du , aussi connus sous le nom de « accords Kemal-Franklin-Bouillon Â», les Français reconnaissent un rĂ©gime spĂ©cial pour le sandjak d’Alexandrette : la communautĂ© turque bĂ©nĂ©ficie de mesures culturelles favorables et le turc est autorisĂ© Ă  ĂŞtre la langue officielle.

En effet, les Turcs reprĂ©sentent 39 % de la population de la province d’Hatay, et 60 % de celle de la capitale, Antioche[5]. Sur ce constat se basent les revendications turques sur la rĂ©gion : les Français ont alors le contrĂ´le de la province d’Hatay, comme partie de la Syrie mandataire. Dans le contexte de montĂ©e des tensions en Europe, la France finit par accorder le contrĂ´le du sandjak d’Alexandrette Ă  la Turquie par l’accord « arrangement portant règlement dĂ©finitif des questions territoriales entre la Turquie et la Syrie Â», du .

La Syrie exprime dès son accession Ă  l’indĂ©pendance au printemps 1946 des vues sur le sandjak, dĂ©signĂ© par le nom de « liwa d’Iskenderun Â»[6]. Ce litige territorial rejoint des problĂ©matiques identitaires dans les deux pays : le nationalisme turc en construction va de pair avec l’affirmation des frontières et les contestations de celles-ci rĂ©veillent le syndrome de Sèvres au sein de la sociĂ©tĂ© turque. Selon la vision syrienne, l’appartenance du sandjak Ă  la Turquie est une preuve d’un expansionnisme turc vers le sud moyen-oriental, qui s’oppose aux rĂ©parations des dommages commis envers l’intĂ©gritĂ© territoriale syrienne durant la domination Ă©trangère. Ainsi, dans les manuels scolaires syriens des annĂ©es 1960, sous le rĂ©gime nationaliste du parti Baas, celui-ci est ainsi reprĂ©sentĂ© comme une province syrienne injustement arrachĂ©e Ă  la mère patrie – bien qu’à l’époque de l’attribution du sandjak Ă  la Turquie, celui-ci n’appartenait de fait Ă  aucun autre État souverain.

Les militants nationaliste syriens originaires d’Alexandrette, majoritairement alaouites, poussent massivement vers cette politique territoriale révisionniste. Parmi eux on trouve Zaki Al Arsûzî, théoricien du nationalisme arabo-syrien.

Cette question du liwa d’Iskenderun/Alexandrette s’agrège en effet bien souvent aux relations tendues que la Turquie entretient avec le reste du monde arabe : l’Arabie saoudite prend ainsi la dĂ©cision politique en 1985 de ne plus accorder de visa aux Turcs natifs de la province de Hatay. NĂ©anmoins, certains pays arabes se rangent ponctuellement Ă  la vision turque, comme le roi Faysal II d’Irak en 1946.

Dans les annĂ©es 2000, le contentieux tend Ă  se tasser autour d’un statu quo : des opĂ©rations de dĂ©minage et la crĂ©ation de zones franches prouvent une certaine reconnaissance de la part de la Syrie. Des dĂ©dommagements financiers pour rĂ©gler la question des expropriations de paysans syriens ou turcs sont envisagĂ©s[7].

La guerre froide et l’accentuation des tensions

Au sein de la guerre froide, les tensions s’accentuent. La Turquie est en effet proche du bloc occidental : Ankara reconnaĂ®t IsraĂ«l dès 1949, ce qui ne manque pas de peser sur ses relations avec ses voisins arabes. La Turquie devient Ă©galement membre de l’OTAN en 1952, se positionnant comme la puissance alliĂ©e des États-Unis au Proche-Orient. L’alliance de la Turquie avec les États-Unis s’explique par des enjeux sĂ©curitaires, face aux pressions soviĂ©tiques qu’elle subit au Nord.

Le régime syrien, en revanche, dont tous les bords politiques (étatistes corporatiste, socialistes, nationalistes ethnique ou islamistes) sont déjà très critiques envers la Turquie et influencés par l’essor des partis de gauche, se range dans le camp soviétique. Cette inscription dans la bipolarité mondiale renforce les tensions, notamment sur les controverses frontalières.

Les rapports turco-syriens face Ă  la crise de Suez

Durant la crise de Suez de 1956, Syrie et Turquie sont ainsi affiliées à des blocs opposés. Pour la Turquie, la crise signifie une occasion de réaffirmer son importance stratégique auprès de ses alliés occidentaux. Néanmoins, le discours turc sur la stabilité supposée être apportée à la région du Moyen-Orient par les puissances occidentales est largement discrédité par cette opération franco-britannique. La Syrie quant à elle est alliée avec l’Égypte.

La crise turco-syrienne de 1957

Face aux troubles qui surviennent en Jordanie au printemps 1957, les pays voisins comme les grandes puissances s’alarment sur une potentielle dĂ©stabilisation rĂ©gionale. La Syrie intervient militairement par jeu d’alliances ; de ce fait, elle se retrouve face aux États-Unis, qui vise Ă  empĂŞcher la rĂ©gion de tomber aux mains des forces communistes[8].

Le New York Times du publie un entretien avec le chef d’État russe, Khrouchtchev, dans lequel celui-ci s’exprime ainsi sur la crise : « La Turquie se prĂ©pare Ă  une guerre avec la Syrie et ce sont certaines personnalitĂ©s aux États-Unis qui poussent la Turquie vers ce dangereux chemin… Après tout, les États-Unis sont loin de cette rĂ©gion, tandis que nous sommes limitrophes. Si l’on sort les armes, il sera difficile de s’arrĂŞter… et il y aura de graves consĂ©quences Â»[1]. Cependant, selon l’ambassadeur turc en Jordanie Ă  l’époque, Mahmut Dikerdem, les menaces relèvent avant tout de la manĹ“uvre politique, plus que d’une rĂ©elle intention guerrière[1]. Cette hypothèse est corroborĂ©e par la dĂ©sescalade amorcĂ©e par l’URSS dès la fin  : le , Khrouchtchev annonce explicitement qu’il n’y aura pas de crise entre Ankara et Moscou[1].

Dans les annĂ©es suivant cette crise, la Turquie comme la Syrie doivent elles-mĂŞmes faire face Ă  des troubles domestiques, respectivement coup d’État et tournant dictatorial du rĂ©gime. La Syrie est Ă©galement un rĂ©gime de plus en plus rentier : notamment après la guerre du Kippour de 1973, elle bĂ©nĂ©ficie d’un soutien diplomatique et financier croissant de la part des monarchies pĂ©trolières. Cela a pour effet de pousser la Turquie a une diplomatie plus multilatĂ©rale : elle entame des efforts vers le Moyen-Orient avec un discours relativement pro-arabe, mĂŞme si ceux-ci restent marginaux du fait de l’alliance turco-amĂ©ricaine et de la dĂ©tĂ©rioration des rapports entre IsraĂ«l et le monde arabo-musulman.

Les rapports turco-syriens face Ă  la question israĂ©lo-palestinienne : une politique turque ambiguĂ«

Dès la crĂ©ation de l’État israĂ©lien, la Turquie le reconnaĂ®t Ă  la fois comme État lĂ©gitime et comme alliĂ© stratĂ©gique : c’est le premier État Ă  majoritĂ© musulmane Ă  apporter son soutien Ă  IsraĂ«l, ce qui n’amĂ©liore pas ses relations avec son voisin syrien. Une certaine ambivalence est nĂ©anmoins de mise dans le contexte rĂ©gional : la Turquie s’oppose ainsi stratĂ©giquement au partage de la Palestine lorsque celui-ci est votĂ© Ă  l’ONU.

La tension diplomatique israĂ©lo-syrienne profite en outre Ă  la Turquie : Damas dĂ©tourne ainsi le regard des conflits territoriaux tel que celui sur la province de Hatay.

Dans les annĂ©es 1960, les aides Ă©conomiques amĂ©ricaines baissent et le dĂ©veloppement Ă©conomique turc prend son envol. La Turquie exerce alors sa nouvelle stratĂ©gie diplomatique relativement pro-arabe : en 1967 et en 1973, elle dĂ©fendra ainsi la cause des pays arabes face Ă  IsraĂ«l Ă  l’ONU et n’hĂ©site par Ă  leur fournir ravitaillement alimentaire, vestimentaire ou mĂ©dical via le Croissant Rouge.

NĂ©anmoins, sa tentative d’équilibrer ses relations diplomatiques entre alliance avec IsraĂ«l et bons rapports avec les pays arabo-musulmans agacent des deux cĂ´tĂ©s. La Syrie dĂ©crie notamment cette attitude Ă  la sortie de la ConfĂ©rence Islamique de Rabat en 1969 : la stratĂ©gie turque vers le Moyen-Orient n’amĂ©liore pas les relations entre les deux pays[9].

L’alliance militaire israélo-turque de 1996 n’arrange pas ce climat de tension.

Une relation inscrite dans des enjeux ethniques et énergétiques

La controverse autour du partage des eaux transfrontalières et le projet d’Anatolie du Sud-Est

Le barrage AtatĂĽrk.

La question de l’exploitation des eaux du Tigre et de l’Euphrate, imbriqué dans la question des minorités, est un sujet de discorde ancien entre Turquie, Syrie et Irak.

La Syrie mandataire conclue pour la première fois des accords avec la Turquie sur la question de l’Euphrate. Ces accords sont nĂ©anmoins remis en question dans les annĂ©es 1960, date Ă  laquelle les premiers projets d’amĂ©nagement basĂ©s sur l’exploitation du fleuve sont lancĂ©s : les pourparlers turco-syriens commencent en 1962 et un comitĂ© technique est créé pour rĂ©gler la question en 1965, auquel l’Irak est invitĂ© Ă  participer. Aucun consensus ne parvient nĂ©anmoins Ă  ĂŞtre atteint.

Des tensions se crĂ©ent particulièrement dans les annĂ©es 1980 autour de grands projets de barrages turcs, dĂ©noncĂ©s comme prĂ©judiciables pour la Syrie car compromettant leurs ressources hydrauliques. En 1990, le remplissage du barrage AtatĂĽrk par la Turquie interrompt ponctuellement pendant le mois de janvier l’écoulement de l’Euphrate : le ministre syrien de l’Irrigation et de l’Agriculture parle de « dangereux prĂ©cĂ©dent Â»[1].

PlutĂ´t qu’un partage, la Turquie accepte Ă  accorder aux revendications syriennes et irakiennes une certaine coopĂ©ration sur la rĂ©solution de problèmes techniques, sur certains amĂ©nagements hydrauliques et sur un utilisation « raisonnable et Ă©quitable Â»[1] des rĂ©serves d’eau. Les pays riverains sont tenus, en vertu des conventions, Ă  ces critères raison et d’équitĂ©, ainsi qu’à l’impĂ©ratif de ne pas causer de dommage important aux pays en aval ; ces termes sont nĂ©anmoins sujets aux interprĂ©tations.

Ces tensions autour de l’enjeu des ressources hydrauliques recoupent les contentieux sur la question kurde : le grand « Projet de l’Anatolie du Sud-Est Â» (GAP) turc composĂ© de 22 barrages hydrauliques a en effet pour but de lutter contre le sous-dĂ©veloppement des territoires frontaliers, oĂą l’activisme kurde pose le plus problème. Le GAP est donc conçu comme une solution Ă  des tensions internes[10].

La question kurde dans les relations turco-syriennes

La Turquie est le pays qui accueille la plus grosse part de la population kurde, principalement répartis au sud-est du territoire turc (cf. Kurdistan turc). Outre les minorités kurdes en Irak et en Iran, la présence kurde s’étend au nord-est de la Syrie, où les Kurdes sont néanmoins beaucoup moins regroupés en une communauté et portent des revendications beaucoup moins véhémentes. Ces régions d’Anatolie orientale, bassins des fleuves Tigre et Euphrate, sont les terrains sur lesquels Syrie et Turquie lancent leurs grands aménagements hydrauliques.

La Syrie fait preuve jusqu’en 1998 d’une certaine complaisance face aux activistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène alors une lutte nationaliste kurde opposĂ©e au rĂ©gime turc, notamment via des actions terroristes. Dans les annĂ©es 1980, la Syrie du parti Baas est alliĂ©e Ă  l’URSS et influencĂ©e par la gauche anti-impĂ©rialiste : elle prĂŞte donc refuge aux organisations de gauche agissant en Turquie telles que le PKK, de sensibilitĂ© marxiste-lĂ©niniste. Outre les jeux de pouvoir de la guerre froide, il s’agit pour la Syrie d’un instrument de dĂ©stabilisation de la Turquie : la partie sud du pays se trouve dans un Ă©tat de quasi guerre civile (cf. conflit kurde en Turquie), avec un coĂ»t financier de plus de 100 milliards de dollars pour l’État turc et des milliers de pertes humaines. Le fondateur et leader du PKK, Abdullah Ă–calan, coordonne la lutte armĂ©e depuis Damas.

En 1984, en parallèle des nĂ©gociations au sein du comitĂ© tripartite Syrie/Turquie/Irak, les gouvernements turc et syrien engagent un protocole de coopĂ©ration pour la sĂ©curitĂ© frontalière, dans une optique de lutte contre le terrorisme ; la mesure a peu d’impact sur la situation du PKK, mais constitue un premier prĂ©cĂ©dent sur la question entre les deux pays.

Le , Syrie et Turquie signent deux protocoles, un de coopĂ©ration Ă©conomique sur le partage des ressources hydrauliques, et un de coopĂ©ration sĂ©curitaire concernant les groupes terroristes sur leurs territoires respectifs. NĂ©anmoins, cette nouvelle initiative Ă©choue Ă  nouveau : la Syrie ne reconnaĂ®t pas la prĂ©sence du PKK sur son sol, et celui-ci continue Ă  mener ses actions avec l’appui logistique et politique du rĂ©gime syrien.

L’accroissement de la violence du PKK dans les premières annĂ©es de la dĂ©cennie 90 pousse la Turquie Ă  engager des mesures de coercition contre la Syrie, qu’elle accuse publiquement de soutenir le groupe, notamment en lui donnant accès aux bases d’entraĂ®nement de la plaine de la Bekaa. La Syrie nie, mais signe un nouveau protocole en 1992. Elle reconnaĂ®t Ă©galement le PKK comme « organisation hors la loi Â». Le Premier ministre turc Demirel, lors de sa visite officielle Ă  Damas en 1993, confronte le gouvernement syrien Ă  diverses preuves de la prĂ©sence d’Öcalan dans la capitale.

Le renforcement des liens turco-israĂ©liens au cours des annĂ©es 1990, encouragĂ© par la fin de la guerre froide, permet Ă  Ankara de faire pression sur le rĂ©gime syrien via Tel Aviv : le prĂ©sident israĂ©lien Ezer Weizman se rend ainsi en Turquie en et consacre une part importante de son temps au projet GAP, envoyant ainsi un signal fort envers la Syrie[1].

En guise de réponse aux pressions de la Turquie et d’Israël, la Syrie s’allient à huit pays arabes, dont l’Égypte et l’Arabie saoudite, pour produire une note diplomatique à l’intention d’Ankara pour remettre en cause sa politique hydraulique[1].

En 1996, la Turquie signe un accord militaire avec Israël et réduit ses rapports diplomatiques avec la Syrie. Les États-Unis se joignent également à la pression sur Damas concernant la présence du PKK sur le sol syrien. L’escalade dans les tensions s’accélère jusqu’en 1998, où la Turquie menace la Syrie d’intervenir militairement.

La crise turco-syrienne de 1998

Les tensions turco-syriennes culminent en automne 1998 : les discours politiques turcs Ă©voquent une perte de patience et un droit Ă  l’auto-dĂ©fense en vertu l’article 51 de la Charte de l’ONU. Ce discours se couple d’une militarisation Ă  la frontière turco-syrienne, due Ă  la fin de la guerre froide, qui jouait un rĂ´le d'anesthĂ©siant des tensions frontalières[11]. L’Égypte, Ă  travers la figure de Hosni Moubarak, s’engage Ă  jouer les mĂ©diateurs entre les deux pays. Une coalition de pays arabes pro-syriens (dont la Libye, le Liban, le YĂ©men et le KoweĂŻt) milite Ă©galement en faveur d’un règlement diplomatique de la crise et fait pression en ce sens sur la Turquie.

Fin 1998, le régime syrien prend la décision d’expulser le leader du PKK de son territoire, et évite ainsi un affrontement armé. Les négociations de sortie de crise donnent lieu à l’accord d’Adana du , par lequel la Syrie retire officiellement son soutien au PKK. La Turquie s'affirme comme puissance militaire régionale et les relations turco-syriennes sortent du climat de conflit larvé permanent[11].

L’espoir d’entente dans l’après-98

Ă€ la suite de l’accord d’Adana, les relations entre Turquie et Syrie prennent un nouveau tour : une ligne tĂ©lĂ©phonique directe est installĂ©e entre Damas et Ankara, des missions diplomatiques sont mises en place et un système de « surveillance des mesures de consolidation de la sĂ©curitĂ© et de leur efficacitĂ© Â» est lancĂ©[12].

De 1998 Ă  2002, on assiste ainsi Ă  une pĂ©riode de « trust building Â»[13] entre Turquie et Syrie. Cette pĂ©riode, marquĂ©e par l’instauration d’un « tĂ©lĂ©phone rouge Â» entre Damas et Istanbul, culmine en , date Ă  laquelle Abdel Halim Khaddam et Hassan Turkmani, alors respectivement vice-prĂ©sident et chef d’état-major de la Syrie, rencontrent Ă  Ankara leurs homologues turcs afin de nĂ©gocier les modalitĂ©s du rapprochement entre les deux pays.

La politique extĂ©rieure des États-Unis n’est pas Ă©trangère. Après le , la politique amĂ©ricaine au Moyen-Orient met la Syrie dans une position dĂ©licate : elle est dĂ©signĂ©e par les États-Unis comme un soutien du terrorisme. En outre, l’assassinat de Rafiq Hariri, dans lequel l’implication de la Syrie est dĂ©noncĂ©e dans le rapport d’investigation de l’ONU[1], la met au ban de la communautĂ© internationale : non seulement les pays occidentaux mais aussi les pays arabes, dont l’Arabie saoudite, sont nombreux Ă  avoir des liens avec la famille Hariri. Ces perturbations, ajoutĂ©es Ă  la perte du marchĂ© irakien, pousse la Syrie Ă  resserrer ses liens avec ses alliĂ©s rĂ©gionaux. Le rapprochement avec son voisin turc est donc un choix rationnel de Hafez el-Assad.

L’arrivĂ©e au pouvoir du gouvernement islamiste de l’AKP signe Ă©galement un facteur important de l’amĂ©lioration relation bilatĂ©rale Turquie-Syrie : un parti revendiquant sa confession islamique Ă  la tĂŞte du pouvoir rassure la Syrie. Ainsi, le prĂ©sident turc Ahmet Necdet Sezer est prĂ©sent aux funĂ©railles de l’ancien leader syrien Hafez El Assad en 2000 ; par la suite, les visites bilatĂ©rales se multiplient. En 2004, un accord de libre-Ă©change entre les deux pays est signĂ© et entre en vigueur en 2007 : il rĂ©duit de 50% les droits de douane[13]. Ghassan al-Rifai, ministre syrien de l’économie et du commerce Ă©tranger, parle en terme Ă©logieux de la relation turco-syrienne pour le dĂ©veloppement de l’économie de son pays : « La Turquie est pour nous la clĂ© de la porte de l’Europe. Les relations turco-syriennes vont consolider le potentiel d’une rĂ©gion qui lie l’Europe, en passant par la Turquie, au Liban et Ă  la Jordanie Â»[1]. En 2005, la Syrie est officiellement retirĂ©e de la liste de pays considĂ©rĂ©s comme une menace pour la Turquie dans le « Livre rouge Â» turc[13]. En 2009, une mesure permet la levĂ©e des visas entre les deux pays : les citoyens turcs et syriens se voient accorder un droit de sĂ©jour de trois mois après leur entrĂ©e sur le territoire, ce qui a pour effet de stimuler les Ă©changes touristiques.

Pour qualifier la pĂ©riode de 2002 Ă  2010, certains parlent alors de « lune de miel Â» turco-syrienne[13].

Le revirement complet de la Syrie sur la question kurde est rĂ©vĂ©lateur de ce retournement dans la relation entre les deux pays : Abdullah GĂĽl, ministre des affaires Ă©trangères, rĂ©affirme dès 2003 la nĂ©cessitĂ© de contrer les volontĂ©s souverainistes kurdes. En 2007, Damas permet ainsi aux Turcs d’intervenir militairement contre les bases du PKK dans la rĂ©gion d’Irak du Nord.

En , la Turquie est désignée pour encadrer les négociations entre régimes syrien et israélien, une marque de confiance symbolique de la part de Damas et possibilité pour la Turquie d’affirmer un rôle de médiateur diplomatique dans la région[14].

Ă€ cette mĂŞme pĂ©riode, la dĂ©tĂ©rioration des relations turco-israĂ©liennes, notamment due Ă  l’opĂ©ration « Plomb durcie Â» d'IsraĂ«l Ă  Gaza, qui s'additionne Ă  l'enlisement des nĂ©gociations avec l'Union europĂ©enne, pousse Ankara Ă  se rapprocher de ses voisins. Ainsi, Ă  partir de 2009, les relations turco-syriennes connaissent un dynamisme inĂ©dit : la frĂ©quence des visites bilatĂ©rales s'accentue ; Recep Tayyip ErdoÄźan se rend deux fois en Syrie au cours de 2009, Abdullah GĂĽl une fois Ă©galement ; Bachar el-Assad effectue Ă  son tour une visite officielle en Turquie la mĂŞme annĂ©e. La bonne entente des couples prĂ©sidentiels respectifs, Bachar et Asma el-Assad et Recep Tayyip et Emine ErdoÄźan, très mĂ©diatisĂ©e, est symbolique de cette politique de rapprochement[1].

La guerre civile syrienne et la rupture diplomatique

Ahmet Davutoğlu, ministre des Affaires étrangères de 2009 à 2014 et Premier ministre de la Turquie de 2014 à 2016.

Les mouvements contestataires en Syrie Ă©clatent en [15] ; la Turquie dĂ©veloppe Ă  leur propos une politique attentiste. Face Ă  la dĂ©gradation de la situation fin avril, alors que la rĂ©pression fait des centaines de victimes, Ankara exprime son inquiĂ©tude. Le rĂ©gime turc cherche Ă  Ă©viter avant tout une propagation de conflits interethniques. Ces inquiĂ©tudes se muent en critiques ouvertes tout au long du mois de , tout en affirmant encore sa confiance en la capacitĂ© du rĂ©gime de Bachar Al Assad de rĂ©gler la situation ; cette dernière position est nĂ©anmoins de plus en plus difficile Ă  tenir alors que les rĂ©fugiĂ©s syriens affluent Ă  la frontière. En , Ankara accepte qu’aient lieu sur son territoire des rĂ©unions d’opposants syriens, Ă  de multiples reprises. Cette attitude est peu apprĂ©ciĂ©e par le rĂ©gime de Damas[14].

Le , la Turquie annonce la prise de sanctions contre la Syrie, ce qui entraĂ®ne la rupture des discussions et une sĂ©rie d’incidents et de tensions dans les mois suivant cette dĂ©cision. Ainsi, Ă  l’automne 2011, l’ambassade et les consulats turcs en Syrie sont la cible d’attaques par les partisans de Bachar el-Assad. La rupture formelle n'a cependant lieu qu'en  : le , Ahmet DavutoÄźlu, ministre des Affaires Ă©trangères de la Turquie, se rend Ă  Damas pour signifier la perte de patience d’Ankara face Ă  la violence de la rĂ©pression syrienne. MalgrĂ© quelques concessions telles que le retrait des chars dans la ville de Hama, celle-ci ne rĂ©duit pas[14]. Le rĂ©gime syrien fait la sourde oreille face aux invectives internationales ; la confiance turco-syrienne est brisĂ©e.

La crise perdure et les pertes financières sont considérables pour Ankara, qui a de très gros intérêts économiques en Syrie[16]. À l'été 2011, la Turquie rompt définitivement avec le régime syrien, en croyant à tort sa chute imminente, et apporte son soutien à la rébellion[17]. Le Conseil national syrien est lancé en octobre à Istanbul et le premier camp de l'Armée syrienne libre est installé en décembre. Bien que l'AKP, au pouvoir, soit proche des Frères musulmans, la Turquie soutient l'ensemble de l'opposition, à laquelle elle fournit des armes, mais elle se montre aussi assez complaisante avec les groupes djihadistes[17]. Les rebelles modérés comme les djihadistes franchissent librement les frontières et leurs blessés sont soignés dans les hôpitaux turcs[18]. Jusqu'au printemps 2015, la Turquie se montre également peu hostile à l'État islamique, dont elle est le principal acheteur de pétrole et de coton par l'intermédiaire d'un réseau de trafiquants et de contrebandiers[17]. L'opposition turque accuse alors le gouvernement de soutenir les djihadistes[19]. Face aux pressions, Ankara inscrit en l'État islamique et le Front al-Nosra dans la liste des organisations terroristes[18].

Le gouvernement turc considère comme menace principale la formation d'un Kurdistan syrien autonome tenu par le PYD et sa branche armée les YPG, liés au PKK[17]. Il voit d'un très mauvais œil l'alliance formée en 2014 entre les YPG et la coalition internationale menée par les États-Unis, coalition qu'elle intègre pourtant[17].

La Turquie, qui de 2011 à 2016 accueille plus de deux millions de réfugiés syriens, réclame également à de nombreuses reprises la mise en place d'une zone tampon et d'une zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie, mais elle se heurte à l'opposition des Américains[17],[20].

Au terme des quatre premières annĂ©es de conflit syrien, le bilan de la diplomatie turque est dĂ©sastreux[21] : la Turquie s'est brouillĂ©e avec le monde arabe ; avec les Occidentaux, par son hostilitĂ© aux Kurdes des YPG et sa complaisance envers les djihadistes[22],[21] ; avec la Russie, après l'attaque aĂ©rienne du 24 novembre 2015 ; tandis que les relations avec l'Arabie saoudite sont Ă©galement plutĂ´t fraĂ®ches[17],[21]. Ă€ l'Ă©tĂ© 2016, la Turquie change alors de cap : elle se rĂ©concilie avec la Russie[23],[24] et admet pour la première fois que Bachar el-Assad est un « acteur qu'il faut reconnaĂ®tre en Syrie Â». Le premier ministre Binali Yıldırım dĂ©clare le  : « Il est possible de parler avec Assad pour Ă©voquer la transition en Syrie... Mais pour la Turquie il n'en est pas question. Â»[25],[26]. Pour autant, le prĂ©sident Recep Tayyip ErdoÄźan rĂ©affirme le sa totale opposition Ă  un maintien au pouvoir de Bachar el-Assad, qu'il qualifie de « terroriste Â»[27].

Une succession d'interventions militaires turques en Syrie

Fin , l'armée turque lance l'Opération Bouclier de l'Euphrate et intervient directement au Nord de la Syrie pour chasser l'État islamique de sa frontière et empêcher le PYD d'établir une continuité territoriale entre les différents cantons de la région fédérale du Rojava, proclamée le [28],[29],[30]. De facto, la Turquie parvient également à établir une zone tampon à partir de sa frontière[31],[32]. Cette opération militaire s'achève officiellement le [33]. Cependant l'armée turque reste présente en Syrie. En , elle entre dans le gouvernorat d'Idleb où elle installe des postes d'observation en zone rebelle afin de veiller aux accords de cessez-le-feu.

Au début de l'année 2018, la Turquie tourne ses forces contre le PYD et lance une offensive à Afrine baptisée Opération Rameau d'olivier[34].

En , une troisième intervention militaire turque, dite Opération Source de paix, vise en Syrie la partie nord du Rojava tenue par les Forces démocratiques syriennes.

DĂ©but , en rĂ©action Ă  l'offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb menĂ©e par les forces gouvernementales syriennes dans le Nord-Ouest de la Syrie, Recep Tayyip ErdoÄźan menace de « recourir Ă  la force militaire Â»[35] sans que cela entrave, dans un premier temps, la progression de l'armĂ©e syrienne. La Turquie continue d'acheminer des renforts[36]. Les effectifs de l'armĂ©e turque dans la rĂ©gion passent Ă  5 000 hommes au selon l'agence Reuters[37] puis Ă  15 000 au . Des soldats turcs sont tuĂ©s et cinq blessĂ©s par une frappe aĂ©rienne menĂ©e par l'aviation syrienne ou par l'aviation russe[38]. La Turquie revendique pour sa part avoir Ă©liminĂ© une cinquantaine de soldats syriens et dĂ©truit plusieurs blindĂ©s[39]. Ă€ partir du , l'armĂ©e turque engage une contre-offensive sur le sol syrien Ă  travers l'OpĂ©ration Bouclier du printemps.

Contrairement aux interventions militaires contre les forces kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) en Syrie, les campagnes militaires de la Turquie contre les forces gouvernementales syriennes, tout comme celle initiée en Libye, ne font pas l’unanimité au sein de la population turque, les sondages semblant montrer que la politique syrienne du gouvernement turc est considérée comme un échec parmi la population[40].

La chute de Bachar el-Assad dĂ©but dĂ©cembre 2024 est analysĂ©e comme une bonne nouvelle pour la Turquie qui a indirectement soutenu le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham[41]. Selon les observateurs, l'offensive « spectaculaire Â» du groupe islamiste n'a pu ĂŞtre menĂ©e sans l'aval du gouvernement turc, les services de renseignement turcs Ă©tant « pleinement dĂ©ployĂ©s sur place Â»[42]. La Turquie, qui compte plus de trois millions de Syriens sur son territoire, espère assurer le rapatriement en Syrie du plus grand nombre possible de rĂ©fugiĂ©s prĂ©sents sur son sol, la question de leur retour Ă©tant devenue une prioritĂ© du gouvernement turc[42]. Par ailleurs, le gouvernement turc souhaite obtenir une place prĂ©pondĂ©rante dans la reconstruction de la Syrie, notamment dans le secteur du BTP. Enfin, celui qui est prĂ©sentĂ© comme le vainqueur gĂ©opolitique veut profiter de la nouvelle situation pour intensifier sa lutte contre les groupes kurdes liĂ©s au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) prĂ©sents dans le nord-est de la Syrie[42].

Notes et références

  1. ↑ a b c d e f g h i j et k Ugur Kaya et Dilek Yanakaya, « Les relations de la Turquie avec la Syrie Â», in Les dossiers de l’IFEA, Istanbul, Institut français des Ă©tudes anatoliennes,
  2. ↑ Trade flow between Turkey and Syria dries up, Abigail Fielding-Smith et Funja Guler, The Financial Times, 3 août 2011
  3. ↑ Laure Marchand, « Sur la piste des commandos d'Erdogan Â», LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. ↑ Richard Yilmaz, « Le sandjak d'Alexandrette, baromètre des relations entre la Turquie et la Syrie Â», Outre-Terre, vol. 14, no 1,‎ , p. 109 (ISSN 1636-3671 et 1951-624X, DOI 10.3917/oute.014.0109, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. ↑ Jacques Weulersse, « Antioche : essai de gĂ©ographie urbaine Â», Bulletin d’Études Orientales, Le Caire, Institut français de Damas,‎
  6. ↑ Richard Yilmaz, « Le sandjak d'Alexandrette, baromètre des relations entre la Turquie et la Syrie Â», Outre-Terre, vol. 14, no 1,‎ , p. 109 (ISSN 1636-3671 et 1951-624X, DOI 10.3917/oute.014.0109, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. ↑ Thomas Pierret, « La politique extĂ©rieure de la Syrie après la troisième guerre du Golfe : Menaces et opportunitĂ©s du nouvel ordre rĂ©gional Â», Cahiers du RMES (RĂ©seau multidisciplinaire d’études stratĂ©giques), Bruxelles,‎
  8. ↑ (tr + en) Arda BAĹž, « 1957 Suriye Krizi ve TĂĽrkiye/// 1957 Crisis in Syria and Turkey Â», History Studies,‎ , p. 97 (lire en ligne, consultĂ© le )
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  11. ↑ a et b Michel Gilquin, « Retour sur la crise turco-syrienne d'octobre 1998. Une victoire des militaires turcs Â», CEMOTI, Cahiers d'Études sur la MĂ©diterranĂ©e Orientale et le monde Turco-Iranien, vol. 33, no 1,‎ , p. 303–310 (DOI 10.3406/cemot.2002.1642, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. ↑ (en) Meliha Benli Altunışık et Ă–zlem TĂĽr, « From Distant Neighbors to Partners? Changing Syrian-Turkish Relations Â», Security Dialogue, vol. 37, no 2,‎ , p. 229–248 (ISSN 0967-0106 et 1460-3640, DOI 10.1177/0967010606066172, lire en ligne, consultĂ© le )
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  18. ↑ a et b L'enlèvement en Irak de 80 Turcs a réveillé la polémique sur les liens de la Turquie avec des factions jihadistes, Al Huffington Post avec AFP, 14 juin 2014.
  19. ↑ Nina Hubinet, Le gouvernement turc accusé de soutenir les djihadistes en Syrie, France 24, 17 juin 2014.
  20. ↑ Réfugiés kurdes: «Ce problème ne fait que commencer», RFI, 22 septembre 2014.
  21. ↑ a b et c Hélène Sallon, L'étrange soutien de la Turquie aux réseaux djihadistes de Syrie, Le Monde, 24 janvier 2014.
  22. ↑ Marie Jégo, Coup de froid sur la relation américano-turque, Le Monde, 29 mars 2016.
  23. ↑ Russie-Turquie : la rĂ©conciliation, Francetv info, 9 aoĂ»t 2016.
  24. ↑ Diplomatie : La Turquie cherche Ă  renouer avec ses anciens alliĂ©s, AFP, 25 juin 2016.
  25. ↑ Turquie: fléchissement sur le dossier syrien, Assad revient dans la boucle, RFI, 20 août 2016.
  26. ↑ Russie, Syrie : pourquoi la Turquie est en plein virage diplomatique, L'Obs, 26 aoĂ»t 2016.
  27. ↑ Syrie: pour Erdogan, pas de solution incluant le "terroriste" Assad, AFP, 27 décembre 2017.
  28. ↑ Syrie : l'intervention turque contre Daech est un prĂ©texte pour lutter contre les Kurdes, entretien avec GĂ©rard Chaliand, lefigaro.fr, 24 aoĂ»t 2016
  29. ↑ Angus McDowall, Les combats entre Damas et Kurdes compliquent encore le conflit, Reuters, 20 août 2016.
  30. ↑ La Turquie lance une offensive terrestre sur le territoire syrien, RFI, 24 août 2016.
  31. ↑ Ariane Bonzon, Ce qu'a gagné la Turquie en intervenant en Syrie, Slate, 8 novembre 2016.
  32. ↑ Élie Saïkali, Pourquoi la Turquie est désormais un interlocuteur-clé dans le conflit syrien, OLJ, 25 août 2018.
  33. ↑ Caroline Hayek, Pourquoi Ankara met fin à son opération en Syrie, OLJ, 31 mars 2017.
  34. ↑ Après la prise d’Afrin, jusqu’oĂą ira l’armĂ©e turque en Syrie ?, Le Monde, 20 mars 2018.
  35. ↑ Syrie : Erdogan menace de recourir Ă  la "force militaire", AFP, 31 janvier 2020.
  36. ↑ Syrie: la Turquie envoie des renforts à Idleb, Le Figaro avec AFP, 7 février 2020.
  37. ↑ Élie Saïkali, À Idleb, pas de désescalade en vue entre Ankara et Damas, OLJ, 11 février 2020.
  38. ↑ Syrie: deux soldats turcs tués dans une frappe aérienne à Idleb, Le Figaro avec AFP, 20 février 2020.
  39. ↑ La Russie demande Ă  la Turquie de cesser de « soutenir les terroristes Â» en Syrie, Le Monde avec AFP, 20 fĂ©vrier 2020.
  40. ↑ Élie Saïkali, L’aventurisme régional d’Erdogan, un pari risqué sur la scène intérieure, lorientlejour.com, lorientlejour.com, 26 février 2020
  41. ↑ Agnès Rotivel, Chute de Bachar Al Assad en Syrie : une bonne nouvelle pour la Turquie, la-croix.com, 10 dĂ©cembre 2024
  42. ↑ a b et c Killian Cogan, Comment la Turquie espère profiter de la nouvelle donne en Syrie, lesechos.fr, 10 décembre 2024

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Articles connexes

Liens externes

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