Société musicale indépendante

Société musicale indépendante
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La Société musicale indépendante (SMI) est une société de concerts fondée en 1910 en France et ayant cessé ses activités en 1935.

Fondée le 1er avril 1910 à l'initiative de Maurice Ravel, elle se donne pour objectif de créer un espace libre accueillant toutes les initiatives artistiques, sans distinction de genre, style ou école, en réaction à la Société nationale de musique (SNM), considérée comme trop conservatrice.

Contexte de création

Jusqu'à 1910, la SNM est la principale société parisienne défendant la création musicale française[1]. Les circonstances de la naissance de la SMI sont détaillées par Pierre Lalo dans Le Temps du [2]. Certains compositeurs[Lesquels ?] supportent avec difficulté l'atmosphère jugée trop conservatrice[3], académique et dirigiste de la Société nationale, restée, sous la direction de Vincent d'Indy, extrêmement fidèle à César Franck, et très liée à la Schola Cantorum. Des œuvres de Maurice Ravel sont mal accueillies, d'autres de Charles Koechlin, de Maurice Delage ou de Ralph Vaughan Williams voient leur programmation refusée.

Maurice Ravel quitte ainsi la Société nationale et devient l'un des fondateurs de la société indépendante, avec pour ambition de soutenir la création musicale contemporaine en étant désormais libérée des restrictions liées aux formes, aux genres, et aux styles des œuvres programmées[Interprétation personnelle ?][4]. À ses côtés, on trouve Charles Koechlin, Florent Schmitt, Émile Vuillermoz et Gabriel Fauré, qui en devient le premier président[5].

Malgré cet objectif de soutien de la création musicale, la SMI, comme les autres institutions musicales, n'est pas à l'abri des préjugés du public. C'est ce que prouve le concert du 9 mai 1911 où, suivant l'idée de Charles Koechlin, le comité de la SMI n'indique pas les noms des auteurs sur le programme. Des compositeurs appréciés du public, comme Ravel (qui y présente ses Valses nobles et sentimentales), sont sifflés, tandis que de moins connus sont mieux accueillis[3].

Évolution des sociétés musicales et fin de la SMI

La SNM, déjà en crise lors de la création de la SMI, perd rapidement le rôle central qu'elle occupait jusqu'alors. Les deux sociétés survivent cependant à la première guerre mondiale. À partir des années 1920, la SMI subit à son tour des critiques lui reprochant son entre-soi et son relatif conservatisme[6]. Elle cessera ses activités en 1935, après un dernier concert d'hommage à André Caplet[7].

Comité de direction

Photographie en noir et blanc d'un groupe d'hommes debout autour de deux hommes assis au piano.
Les créateurs de la Société musicale indépendante, en 1910. De gauche à droite, debout : Louis Aubert, l'éditeur A.Z. Mathot, Maurice Ravel, André Caplet, Charles Koechlin, le critique Émile Vuillermoz, Jean Huré. Au piano : Gabriel Fauré et Jean Roger-Ducasse.

Le président de la SMI à sa création est Gabriel Fauré. Le comité de direction verra entre autres en son sein :

Premiers concerts

  • Deuxième concert, le , salle Gaveau : Suite de piano de Raoul Bardac, une œuvre inédite de Saint-Saëns (pour orgue), des mélodies de de Falla, une sonate de Maurice Le Boucher, Les Bouffons (K.101) de John Bull, deux pièces d'Henry Purcell par la claveciniste Wanda Landowska, une Suite Javanaise op. 44 (deux pièces symphoniques transcrites par Charles Koechlin), Quatre chansons (textes de Maeterlinck, éditions A. Z. Mathot) de Marguerite Debrie (1879-1968), ancienne élève de Raoul Pugno au Conservatoire de Paris, lauréate du Prix Popelin 1900, elle reçut le deuxième prix d'accompagnement au piano en 1902 et publia en 1912 Douze petites pièces pour piano[8].

Bibliographie

Notes et références

  1. Michel Duchesneau, « 1871 : La Société Nationale de Musique », sur emf.oicrm.org, Nouvelle Histoire de la Musique en France (1870-1950), (consulté le )
  2. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, [s.n.] (Paris), 1861-1942 (consulté le ).
  3. a et b Michel Duchesneau, « 1911. Un concert anonyme », Nouvelle histoire de la musique en France (1870-1950), sous la direction de l'équipe « Musique en France aux XIXe et XXe siècles : discours et idéologies »,‎ (lire en ligne)
  4. Michel Duchesneau, « Maurice Ravel et la Société Musicale Indépendante: "Projet mirifique de concerts scandaleux" », Revue de Musicologie, vol. 80, no 2,‎ , p. 251–281 (ISSN 0035-1601, DOI 10.2307/947056, lire en ligne, consulté le )
  5. Aude Caillet, Charles Kœchlin, Anglet, Séguier, , 216 p. (ISBN 9782840492559), p. 70-73
  6. Frédéric Lazzaro, « 1932 : la Société Triton et l'« École de Paris » », sur emf.oicrm.org, Nouvelle Histoire de la Musique en France (1870-1950), (consulté le )
  7. « Le Temps », sur Gallica, (consulté le )
  8. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, Figaro (Paris), (consulté le ).
  9. Voir article de Charles Koechlin : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34421972m

Liens externes

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