Vue aérienne des miroirs. On peut remarquer que plusieurs sont brisés
Les usines ont une puissance installée de 354 MW, ce qui en faisait la plus grande installation solaire au monde, tous types confondus, jusqu'en 2005 au moins[1]. Elle a depuis été dépassée notamment par la centrale solaire d'Ivanpah, également située aux États-Unis. La puissance moyenne brute produite pour l'ensemble des neuf usines du SEGS est d'environ 75 MWe, soit un facteur de charge de 21 %. En outre, les turbines peuvent être utilisées la nuit pour brûler du gaz naturel.
Selon Nextera, SEGS peut alimenter 232 500 foyers et évite l'émission de 3 800 t de pollution par an, qui aurait été produite si l'électricité était fournie par des combustibles fossiles, tel que le pétrole[2].
Les installations sont constituées d'un total de 936 384 miroirs et couvrent plus de 6,5 km2. Alignés, les miroirs paraboliques s'étendraient sur 370 km.
Les miroirs cylindro-paraboliques (miroirs creux) sont en forme de demi-tube. Le soleil brille sur les panneaux en verre, qui réfléchissent 94 % de la lumière incidente, à la différence des miroirs classiques, qui n'ont que 70 % de réflectivité. Les miroirs suivent automatiquement le soleil toute la journée. La principale cause de bris des miroirs est le vent : 3 000, en moyenne, sont remplacés chaque année. Les opérateurs peuvent faire pivoter les miroirs pour les protéger pendant les tempêtes de vent intense. Un système automatique de lavage est utilisé pour en nettoyer périodiquement la partie réfléchissante.
Transfert de chaleur
La lumière du soleil est réfléchie sur les miroirs et est dirigée vers un tube central rempli d'huile synthétique, fluide primaire qui s'échauffe à plus de 400 °C. La lumière réfléchie focalisée sur le tube central est de 70 à 80fois plus intense que la lumière du soleil ordinaire. Le fluide caloporteur transfère sa chaleur à l'eau d'un circuit secondaire, qui bout et entraîne une turbine à vapeur à cycle de Rankine[3], ce qui génère de l'électricité. L'huile synthétique permet de transporter la chaleur à haute température sans s'évaporer, contrairement à l'eau qui ferait alors augmenter la pression dans le tube.
Emplacements
Les centrales SEGS ont été construites par Luz Industries[3],[4] et mises en service entre 1984 et 1991. Kramer Junction emploie environ 95 personnes et 45 personnes travaillent à Harper Lake.
Historique et données opérationnelles des centrales SEGS
La centrale peut également utiliser le gaz naturel
SEGS I-IX Production (MWh)
Année
Gaz naturel
Solaire
Totale
2001
300 721
539 429
840 150
2002
318 761
551 566
870 327
2003
233 388
531 659
765 047
2004
169 907
568 930
738 837
2005
87 163
534 701
621 864
2006
120 928
492 624
613 552
2007
111 918
553 785
665 703
2008
81 605
664 606
746 211
2009
233 685
606 952
840 637
2010
225 092
653 162
878 254
2011
242 063
646 521
888 584
2012
227 484
638 639
866 123
2013
74 803
601 635
676 438
Harper Lake
SEGS VIII et SEGS IX, situés à 35° 01′ 54″ N, 117° 20′ 53″ O, étaient jusqu'au début des années 2010 les plus grandes centrales solaires individuellement et collectivement au monde[18]; elles sont maintenant dépassées par exemple par la centrale solaire d'Ivanpah. Elles sont les dernières, les plus grandes et les plus avancées des neuf unités du SEGS. Elles ont été conçues pour faire des économies d'échelle. SEGS VIII et IX ont fonctionné de façon continue et ont été un succès commercial depuis le début[3].
Kramer Junction
Cet emplacement (35° 00′ 51″ N, 117° 33′ 32″ O) reçoit en moyenne 340 jours de soleil par an, ce qui en fait un endroit idéal pour la production d'électricité solaire. L'ensoleillement direct normal moyen est de 7,44 kWh/m²/jour (310 W/m²)[6], l'un des meilleurs des États-Unis.
En , un réservoir de stockage de 3 400 m3 de therminol a explosé à la centrale solaire SEGS II (Daggett), projetant des flammes et de la fumée dans le ciel. Les autorités ont essayé de protéger des flammes deux cuves adjacentes qui contenaient de l'acide sulfurique et de l'hydroxyde de sodium. Une zone de 1,3 km2 a été évacuée[19].
↑Gilbert Cohen, « IEEE May Technical Meeting », IEEE, Las Vegas, Nevada, Solargenix Energy, , p. 10
↑ a et b(en) Scott Frier, « Parabolic Trough Workshop », Kramer jonction, Ontario, California, KJC Operating Company,
↑(en) D. Kearney, « Solar Electric Generating Stations (SEGS) », IEEE Power Engineering Review, IEEE, vol. 9, no 8, , p. 4–8 (DOI10.1109/MPER.1989.4310850)