Zadar (Zara en italien, Jadres en ancien français) est une ville et une municipalité de Croatie située au nord de la Dalmatie. Elle est le chef-lieu du comitat de Zadar. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 72 718 habitants, dont 92,77 % de Croates[2], et la ville seule comptait 69 556 habitants[3]. En 2011, la ville comptait environ 75 000 habitants.
Histoire
Village de pêcheursliburnes, Iadera (en grec ancien ΄Ιάδαιρα ou ΄Ιάδερα puis τα Διάδωρα, ultérieurement latinisé en Iedera ou Ieader, plus récemment écrit avec un J initial) est érigée en colonie romaine après que les Liburnes aidèrent Auguste lors de la première guerre dalmate (35-33 av. J.-C.). Sous l'Empire, la ville fut prospère, en raison du commerce du vin et de l'huile. La colonie romaine tombe lors de l'invasion des Ostrogoths, puis en 538 revient sous domination romaine d'Orient et devient la capitale du thème de Dalmatie en 614.
Pendant la Seconde Guerre mondiale Zara, devenue une base de la marine italienne, puis de la Kriegsmarine allemande, est victime de 54 bombardements alliés. La ville perd la plupart de ses magnifiques palazzi vénitiens et des monuments austro-hongrois du XIXe siècle mais une partie des édifices anciens échappe aux bombes. La population de souche italienne (environ 20 000 personnes, soit 83 % des Zarois au début de la guerre entre les royaumes d'Italie et de Yougoslavie le 6 avril 1941) s'enfuit par peur d'être massacrée par les partisans de Tito.
En 1947, la ville devient officiellement yougoslave, et est incorporée à la république socialiste de Croatie : un projet des communistes prévoyait de faire table rase de toutes les habitations héritées du passé, et de construire une ville moderne aux lignes droites, en ne conservant que quelques églises (affectées à des usages non-religieux) pour faire de Zadar un arsenal de la marine militaire yougoslave et un musée à ciel ouvert. Faute de moyens, ce projet titanesque resta dans les cartons, et même une partie des monuments historiques sera restaurée.
Église Saint-Siméon (basilique paléochrétienne du Ve siècle ayant ensuite connu de nombreux remaniements de style gothique puis baroque. Elle renferme la châsse de Saint Siméon datant de 1377) et le Triptyque de la Vierge du Faubourg datant lui aussi du dernier quart du XIVe siècle, peint par le vénitien Meneghelo Ivanov de Canalis qui se raccroche aux évolutions stylistiques d'Europe centrale[10].
Église Notre-Dame (église abbatiale bénédictine remontant à 1066) et couvent de religieuses bénédictines (renfermant une importante collection d'art sacré, notamment des reliquaires)
La Salutation au soleil (en croate : Pozdrav suncu[11]) est dédiée au soleil. Il est composé de 300 plaques de verre multicouches placées sur le parvis du front de mer, formant un cercle de 22 mètres de diamètre, sous lequel se trouvent des panneaux solaires photovoltaïques. Ces éléments restituent la lumière une fois la nuit tombée et produisent un spectacle de lumière changeante infinie. Le monument, conçu par l'architecte croate Nikola Bašić, symbolise la communication avec la nature, en harmonie avec la lumière.
L’orgue des mers[12] - architecte Nikola Bašić [1] - installé sous une volée de marches d’un parvis descendant vers la mer et réalisé en 2005 est constitué d’une série de tubes en polyéthylène de différents diamètres qui courent le long de la surface intérieure de chaque volée de marches, reliant la partie immergée à une galerie qui court sous le parvis. Avec la variabilité de la force des vagues, l'eau pénètre par l'extrémité inférieure des tubes et est entraînée dans un mouvement de va-et-vient dans la galerie souterraine, de et vers la mer. Dans ce processus, l'air de l'intérieur des conduits est poussé vers des orifices qui relient la galerie à la surface du parvis, générant des vibrations sonores qui, étant donné les variations de diamètre et de longueur des tubes, couvrent une large gamme de notes de musique.
↑(en) « Zadar Climate Normals », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
↑ a et bEtienne Vacquet, « Deux siècles et demi d’échanges internationaux », Dossier de l’art, vol. Hors série Trésors des Princes d’Anjou, no 77, , p.34