Les élections locales tunisiennes de 2023-2024 ont lieu le et le afin d'élire les représentants des conseils locaux et régionaux (représentant plusieurs conseils locaux), qui constitueront les conseils régionaux, les conseils des districts puis le Conseil national des régions et des districts.
Premières élections locales jamais organisées dans le pays, elles sont marquées par un très faible taux de participation d'environ 12 %, similaire à celui obtenu aux élections législatives de 2022-2023. Les deux scrutins visent notamment à la mise en œuvre des institutions de la nouvelle Constitution approuvée par référendum en 2022, qui constitue le projet personnel du présidentKaïs Saïed.
Contexte
Constitution de 2014
Les articles 131 et 133 de la Constitution de 2014 prévoient des conseils régionaux élus au suffrage universel direct, mais n'indiquent pas de date précise pour la tenue de ces élections. Initialement, les dates du [1] puis du [2] avaient été proposées pour organiser simultanément les élections municipales et les régionales. La loi électorale n'ayant pas été adoptée à l'été 2016, la date reste longtemps indéterminée[3] avant d'être annoncée le . Les municipales sont alors fixées au tandis que les régionales sont quant à elles prévues pour février 2018, l'Instance supérieure indépendante pour les élections se fixant un maximum de deux mois entre les deux élections[4]. Les municipales n'ont cependant finalement lieu que le , tandis que les régionales sont reportées à une date indéterminée[4].
Le ministère des Affaires locales estime impossible la tenue des régionales avant les élections législatives d'octobre 2019 en raison des contraintes techniques liées à l'instauration des sièges des conseils régionaux ainsi que du Haut conseil des collectivités locales[5]. Le gouvernementFakhfakh formé à l'issue des législatives envisage par la suite une tenue des régionales en 2022[6], mais le scrutin est à nouveau reporté, notamment du fait de la crise politique.
Constitution de 2022
La Constitution de 2022 donne aux assemblées régionales et aux assemblées des districts[7] la prérogative d'élire les membres du Conseil national des régions et des districts[8] : elle crée à cet effet des assemblées intermédiaires, les assemblées locales, dont, pour chacune, un membre est tiré au sort par l'ISIE pour les représenter dans les assemblées régionales (représentant les gouvernorats), et les districts, composés de plusieurs gouvernorats, sont représentés par les assemblées des districts, dont les membres sont élus par les membres des assemblées régionales qui les représentent[7]. Les membres des assemblées régionales et ceux des districts élisent ensuite les membres de la chambre haute à raison de trois conseillers par région au scrutin majoritaire plurinominal plus un conseiller pour chacun des cinq districts, au scrutin uninominal majoritaire à un tour[9]. De plus, un membre de chaque conseil local sera tiré au sort parmi les candidats handicapés pour assurer leur représentations[10].
Lors des élections de 2023, sont ainsi élus par la population les membres des 279 conseils locaux, dont une partie est amenée à devenir les membres des 24 conseils régionaux[11].
Les dates de dépôt de candidatures s'étendent du au . La liste définitive des candidats est publiée le après l'examen de tous les recours. La campagne électorale pour le premier tour se déroule ensuite du au , et le silence électoral commence alors et dure jusqu'à la fermeture des bureaux de vote le [7].
Participation des partis
Boycott
De nombreux partis ont boycotté les élections locales :
Des partis qui soutiennent initialement Kaïs Saïed comme La Voix de la République, créée par Ali Hafsi Jeddi après le [15], ou encore le Mouvement du peuple n'ont pas exprimé de position claire[16] sur leur participation ou laissent le choix à leurs partisans[17].
Résultats
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Les résultats définitifs du premier tour sont proclamés le . Avec 1 059 004 votants pour 9 080 987 inscrits, le taux de participation s'établit à 11,66 %[18].
Le deuxième tour a lieu le [19],[20]. Il enregistre lui aussi un taux de participation très faible, bien qu'en légère hausse, de 12,44 %[21],[22],[23],[24].
Les femmes représentent environ 12 % des candidats[25]. Au premier tour, on compte 32,37 % de votantes[26].
À la suite de la formation des conseils locaux le , l'Instance supérieure indépendante pour les élections mène le tirage au sort des membres des conseils locaux pour siéger au sein des conseils régionaux durant un mandat de trois mois[28].
Le conseil régional de Tunis est composé de 21 sièges, représentant chacun des conseils locaux constitutifs du gouvernorat de Tunis[29]. De même, celui de Béja se compose de neuf membres[30], celui de Ben Arous de onze[31], celui de Tataouine de huit membres[32].
Élection des membres des conseils des districts
Le , elle procède aussi à l'élection des membres des conseils des districts, même si les gouvernorats de Jendouba, Monastir et Tozeur n'ont pas de candidat[33]. Le lendemain, un candidat est finalement élu au poste de représentant du gouvernorat de Monastir au sein du troisième district[34].
Élection des membres du Conseil national des régions et des districts
Le , les conseils régionaux se réunissent dans tous les gouvernorats, sauf à Sousse, afin d'élire les membres du Conseil national des régions et des districts. Chaque conseil régional vote pour que trois de ses membres siègent dans la chambre haute du parlement tunisien[35].
↑Mathieu Galtier, « En Tunisie, en plus des municipales, des régionales sont-elles constitutionnellement prévues avant la fin de l'actuel quinquennat ? », Libération, (ISSN0335-1793, lire en ligne, consulté le ).