Diagramme commutatif représentant les morphismes du théorème de factorisation
En mathématiques, le théorème de factorisation est un principe général qui permet de construire un morphisme d'une structure quotient dans un autre espace
à partir d'un morphisme de vers , de façon à factoriser ce dernier par la surjection canonique de passage au quotient.
Preuve « naïve » : pour tout élément , on pose . Si pour un élément équivalent à , on a par hypothèse. Donc est bien définie. Par construction, f = g∘s.
Formalisation de la preuve « naïve », rendant plus manifeste l'utilisation de l'axiome du choix : soit t une section de s (c'est-à-dire une application qui à chaque classe associe un élément de cette classe). On pose g = f∘t. Alors, pour tout élément x de X, (t∘s)(x) Rx donc f((t∘s)(x)) = f(x), c'est-à-dire (g∘s)(x) = f(x) ; on a donc bien f = g∘s[1].
Preuve sans axiome du choix : par hypothèse, f envoie tous les éléments d'une classe z sur un même élément y de Y. L'assignation z ↦ y définit alors l'application g qui convient[2].
Formalisation de la preuve sans axiome du choix : en notant F et S les graphes de f et s, la relation binaire G = F ∘ S−1 (définie par : zGy s'il existe un x tel que z = s(x) et f(x) = y) est fonctionnelle et définit l'application g qui convient.
Si f est surjective, l'égalité f = g∘s implique que g est aussi surjective.
Supposons que est équivalent à . Soient tels que . Alors , donc et . Ce qui veut dire que est injective.
La dernière propriété résulte des deux précédentes.
(La réciproque est moins utile mais immédiate : pour toute application g : X/R → Y, la composéef = g∘s vérifie x R x' ⇒ f(x) = f(x').)
Ce théorème peut se spécialiser à un certain nombre de structures algébriques ou topologiques.
Sur un groupe, on considère la relation d'équivalence définie par un sous-groupe normal de : si . Alors, la surjection canonique est un morphisme de groupes et le théorème de factorisation s'énonce
Théorème —
Soit un morphisme de groupes. Si est contenu dans le noyau de , alors il existe un unique morphisme de groupes tel que . De plus :
L'existence de est assurée par le théorème général plus haut. Le fait que soit un morphisme de groupes vient du fait que
et sont des morphismes de groupes.
Si , alors si et seulement si . Cette dernière condition équivaut à . D'après le théorème général, est injective.
est un homéomorphisme si est surjective et ouverte ou fermée, et si .
Démonstration
La continuité de résulte immédiatement des propriétés générales de la topologie quotient. Pour toute partie de , on a , cela implique la propriété sur les applications ouvertes ou fermées.